On continue le tour des coureurs professionnels normands avec aujourd’hui la rencontre de Nicolas Lefrançois, professionnel au sein du team américain Novo Nordisk. Rencontre !
Si vous ne connaissez pas le team Novo Nordisk, c’est une équipe un peu particulière. Partant du principe que tout le monde avait le droit dans la vie de réaliser ces rêves, cette équipe s’est donné le défi de donner la chance à des dizaines de garçon diabétique de cotoyer le monde du cyclisme professionnel tout en leur offrant un cadre et un suivi adapté à leur problème de santé.
Lien vers le site Novo Nordisk : http://www.teamnovonordisk.com/
Fiche profil de Nicolas : http://www.teamnovonordisk.com/teammembers/nicolas-lefrancois/
C’est autour de chez lui que nous avons rencontrer Nicolas, nous avons alors enfourcher nos vélos pour une petite sortie de récupération en sa compagnie, l’occasion d’en apprendre un peu plus sur son équipe et sur son parcours.
Mathias : On est avec Nicolas Lefrançois chez toi en Normandie, donc on va passer la journée avec toi, tu vas nous parler de ta saison passée 2015.
Nicolas L. : L’an passée c’était ma deuxième saison professionelle chez Novo Nordisk, j’avais pas mal d’objectif et malheureusement j’ai eu deux chutes, deux fractures de la clavicules, ce qui ma coupé vraiment dans ma préparation et dans mes objectifs. Donc il a fallut revenir et beaucoup travailler pour revenir à niveau. J’ai fini la saison comme j’ai pu en me disant que j’allais faire mieux l’année d’après. Je retiens quand même du positif, en fin de saison j’ai fait quand même des bonnes échapées sur des courses difficiles. Il y a pas que des points négatifs sur l’année dernière, y’a aussi beaucoup de positifs et j’espère faire une bonne saison cette année.
Mathias : Justement parle nous de 2016 ?
Nicolas : En 2016 j’ai commencé par le tour de Dubaï, début février. J’ai fait une grosse prépration hivernale avec un bon mois de décembre. Je usis arrivé avec presque 6000 km au compteur fin janvier, j’étais vraiment prêt. J’ai fait les trois premières étapes, les sensations sans être vraiment très bonne, je me sentais vraiment bien, malheureusement j’ai fait une chute sur la dernière étape, et re-fracture de la clavicule pour la 4ème en un peu plus d’un an. Donc j’ai du encore travailler pour revenir au niveau. En ce début avril je me sens prêt à reprendre la compéition. Les objectifs ça sera les courses en Espagne en Avril avec le prix Miguel Indurain puis ensuite le tour de Californie.
Mathias : Parles nous de ton équipe pour ceux qui ne connaissent pas.
Nicolas : C’est une équipe qui est constitué entièrement de diabétique de type 1. Tous les coureurs courent avec leur diabète. C’est la particularité de cette équipe. C’est de montrer que malgré une maladie qui semble difficile à gérer on peut quand même courir au plus haut niveau mondiale avec ça et c’est vraiment l’objectif de l’équipe de donner du courage à ceux qui ont tendance à baisser les bras quand une maladie leur tombe dessus. Leur montrer que c’est possible d’atteindre ses rêves, même si ça semble difficile, faut pas lâcher et toujours positiver. Voilà l’objectif de cette équipe.
Mathias : Comment as tu été recruté dans cette équipe ?
Nicolas : C’est moi qui ai contacté directement l’équipe après avoir pris connaissance assez tardivement l’existence de cette équipe là. Je les ai directement contacté par mail et suite à ça je suis parti en stage directement aux Etats-Unis où est basé l’équipe de développement. J’ai disputé quelques courses pendant un mois, ça c’est pas mal passé donc suite à ça j’ai signé mon contrat. J’ai pas énormément couru en première catégorie, j’ai fait qu’une demi saison finalement parce que je suis parti en stage au mois d’août. Quand je suis rentré je suis parti directement disputé le tour du Rwanda avec mon équipe, c’est une course professionnelle 2.0. Ca c’est bien déroulé donc c’est ici que j’ai signé mon contrat professionnel.
Mathias : Quel catégorie de coureur es-tu ?
Nicolas : Quand je courais en amateur, je pouvais me dire sprinteur, mais maintenant chez les professionnel c’est vraiment différent et je sens que je suis vraiment trop juste pour disputer des gros sprints, je n’ai pas assez d’explosivité pour être sprinteur donc je me définirais plus comme rouleur maintenant. Ma spécialité c’est de prendre des échappées et de faire des gros bouts de routes en rouleur.
Mathias : Tu es dans une équipe internationale, dis nous si il y a d’autres français parmi cette équipe et si c’est pas trop dur pour toi d’être dans cet ensemble ?
Nicolas : Quand j’ai signé mon contrat on était que deux français dans l’équipe. C’est vrai que ça a été difficile de s’adapter car je parlais pas du tout anglais. Dans l’équipe il y a toutes les nationalités, des italiens, australiens, finlandais, on vient un peu partout, du coup il faut parler anglais, il m’a fallut apprendre. C’est intéressant de rencontrer des coureurs d’autres pays qui peuvent parler de leur expérience de course dans leur pays.
Mathias : Parles nous un petit peu de tes entraînements que tu peux faire en Normandie ?
Nicolas : La Normandie c’est ma région natale, je me plains beaucoup ici, j’habite juste à l’entrée de la Suisse Normande où il y a de bonnes petites bosses où je peux m’exercer. IL y a aussi toute la côte où c’est relativement plat. La météo est toujours bonne ici, toujours du soleil *rire* c’est vrai qu’il y a quelques mois difficiles en hiver, mais moi je me plains vraiment bien pour m’entrainer en Normandie.
Mathias : Une question d’un abonné qui demande si tu aurais eu la même carrière si tu n’avais pas été diabétique ?
Nicolas : Difficile de répondre à cette question là, je penses j’aurais pu signer un contrat pro, ça aurait pris plus de temps mais est-ce que j’aurais signé dans une équipe pro-continental, pas sur, je penses que j’aurais plus signé dans une équipé continentale, les places sont très chères dans le peloton professionnel, il faut faire ces preuves. J’ai couru qu’une demi saison en première catégorie, il m’aurait fallut deux trois ans de plus pour signer un contrat professionnel. Après je sais pas si j’aurais été plus fort sans le diabétique. Il aurait fallut essayer mais ça va être difficile *rire*. Si quelqu’un a une solution pour m’enlever ce diabète je veux bien essayer.
Jolie Interview